Le trio, Louis Gerald Gilles (LGG), Smith Augustin (SA) et Emmanuel vertilaire (EV), a assené un uppercut au président Fritz Alphonse Jean (FAJ), provoquant par voie de conséquence l’avortement du conseil des ministres du lundi 23 juin par fausse couche de l’agenda unilatéral du coordonnateur du conseil. Dans une lettre adressée à ce dernier, la bande à LGG a adopté un ton vertical, des mots explosifs. Le message est clair. La langue est frondeuse. C’est une lettre qui recadre, sermonne et réprime l’attitude jugée jupitérienne de FAJ.
La nuit est bonne conseillère. Mardi 24 juin, FAJ réagit. Il ne dose pas. Il s’inscrit dans la disproportion avantageuse. Alors que le trio avait discouru sur le quorum réglementaire, arguant que les décisions prises en dehors de celui-ci seront « entachées de nullités et demeureront nulles et sans effets », FAJ dégaine les conséquences de l’infirmation du quorum par la mauvaise foi : « Il y a lieu de de se rappeler que des dispositions existent dans le décret pour trancher sur une décision pour laquelle le consensus ne peut être trouvé et prévoient également les conséquences qui découlent de l’infirmation du quorum ou toute situation de blocage au sein du CPT ».
En plus de cette riposte, il élabore un narratif de coup d’état et mobilise les forces de l’ordre autour de la Villa d’accueil. La presse en parle. La bande panique. Se conforme. La nécessité de reporter l’entrée en vigueurs du code pénal et du code de procédure pénale aidant, les frondeurs annoncent que leur participation révèle leur attachement à la patrie commune.
Si cela n’est pas une victoire, brûlons Le prince. En effet, l’auteur de la capture de l’Etat parvient à capturer l’ordre du jour du conseil des ministres. Il me semble que FAJ abhorre ce conseil des ministres par désamour des contraintes de la collégialité du CPT. Dans une entrevue accordée à cinq journalistes vendredi dernier, il a exprimé cette répulsion en justifiant le bien-fondé de conclure des contrats stratégiques en dehors du conseil des ministres.
Fritz Alphonse jean est peut-être le dernier des mohicans. On le dépeint ainsi : sournois. Coquin. Stratège. Cynique : un cocktail qui le rend détestable aux yeux de certains ; admirables aux yeux des autres. Il court grand bruit que la colonie périra le 7 août prochain. FAJ sera-t-il Persée ou percé ?