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La police haïtienne accusée d’alimenter l’insécurité

Le Groupe d’experts sur Haïti, créé par la résolution 2653 (2022) du Conseil de sécurité,  a communiqué son dernier rapport périodique dans lequel il réitère ses remarques sur le trafic d’armes et de munitions par les agents de l’institution policière.

C’est un rapport accablant pour une institution qui se plaint du manque d’armes et munitions alors qu’elle est tenue pour responsable de l’alimentation de l’insécurité par le détournement de ses stocks d’armes et de munitions. Le rapport impute la responsabilité à une carence en matière de gestion des armes et des munitions.

Le détournement s’effectue à plusieurs niveaux selon le Groupe d’experts. Celui-ci  note que même le matériel acheté par l’institution est détourné. Cela est dû à l’absence de contrôle dans la distribution et l’utilisation des armes et minutions. « L’absence de contrôle sur la distribution des munitions et leur utilisation durant les opérations permet aux policiers corrompus de conserver les munitions inutilisées, qu’ils revendent par la suite », a indiqué le rapport.

De plus, il révèle que la saisie d’armes et de munitions par les différentes unités sont une autre source de détournements en raison d’une absence de contrôle.

Deux policiers arrêtés pour trafic de minutions au profit des gangs

Le Groupe d’experts rapporte le cas de deux policiers impliqués dans le trafic de munitions. En premier lieu, un officier contre-embuscade, affecté au Palais National, arrêté le 31 octobre 2024,  alors qu’il transportait près de 2600 minutions de calibres  7,62 × 39 mm à destination du gang dénommé Krache Dife. En second lieu, un policier de l’Unité Temporaire Antigang (UTAG), arrêté le 8 octobre 2024,  en possession de 2400 munitions, dont 1000 unités de   calibre 5,56 × 45 mm et 1 400 unités de calibre 7,62 × 39 mm. Il les avait détournées de l’armurerie centrale de la Police nationale avec la complicité de sa compagne qui y travaillait comme secrétaire. Selon les informations recueillies par les experts, ces munitions allaient renforcer la capacité d’un caïd  du collectif criminel Viv Ansanm.  

Il est urgent de
renforcer les capacités de la Police nationale et des Forces armées d’Haïti dans le
domaine de la gestion des armes et des munitions.

Il convient de noter que ce n’est pas la première fois qu’un rapport met en lumière la gestion catastrophique des armes et munitions de la police haïtienne. Des cas où des hauts gradés sont impliqués sont connus et documentés. Ce n’est non plus le premier rapport à exhorter l’institution policière à se renforcer dans le domaine de gestion des armes et des minutions. L’appel rentre par une oreille et  ressort immédiatement par l’autre.

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