
Dans une lettre adressée le 2 juin 2025 au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) , la FondationJe Klere (FJKL) dénonce l’ « intervention suspecte » du chef du Parquet au bénéfice de Mario Lesperance, alors que ce dernier a été arrêté pour avoir « bastonné », dans l’exercice de ses fonctions, Marie Erlande D. Paul, huissière au Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince
Dans la correspondance dont une copie est acheminée à la salle de rédaction, la FJKL rapporte que Mme Paul a été « rouée de coups » et « bastonnée » par des agents de sécurité de la société pétrolière Terminale S.A. Elle explique, en effet, que Mme Paul a été chargée de signifier un exploit pour le compte de Mme Youri Dominique Mevs à l’entreprise pétrolière dont M. Gregory Mevs est le représentant. Bien qu’elle se soit identifiée et ait expliquée l’objet de sa mission, les agents de sécurité de la compagnie ont frappé violemment l’auxiliaire de justice, a dénoncé l’organisation.
« L’attitude du substitut Elysée Fénelon est conforme à la loi »
Le magistrat Fénelon, une fois saisi du dossier, s’est rendu sur les lieux de « l’infraction» et a arrêté le dénommé Mario Lesperance. Selon la FJKL, le Substitut a placé, le jeudi 29 mai 2025, le « bourreaux de l’huissière » en garde à vue pour délit de rébellion.
Selon la directrice exécutive de l’organisation, Marie-yolaine Gilles, le magistrat a agi conformément a la loi pénale, qui incrimine le fait pour des individus d’opposer une « résistance violente à une personne dépositaire de l’autorité publique »
« L’intervention suspecte du Commissaire du Gouvernement »
La FJKL se dit scandalisée, par contre, par le comportement du chef du Parquet. Mme Gilles dénonce la décision de ce dernier pour avoir libéré le « prévenu » sans avoir pris connaissance du dossier ni entendu le prévenu.
« Une enquête de moralité contre le commissaire Frantz Monclair »
La Fondation appelle le CSPJ à enquêter sur la moralité et le patrimoine du commissaire Monclair. La FJKL voit dans l’attitude du magistrat un indice suffisant pour vérifier les « rumeurs de libération contre pot-de-vin qui circulent dans les couloirs du Palais de justice dans le cadre de cette affaire ».
L’organisation demande au président du CSPJ d’étendre également son enquête sur le patrimoine des autres membres de ce parquet et recommande le concours de l’Inspection judicaire, de l’ULCC pour « sévir contre les actes de corruption observes dans la juridiction de Port-au-Prince au niveau du Parquet, des cabinets d’instruction, des tribunaux de paix et des greffes ».